Réagir au discours du temps présent contre l’immigration est un devoir
Le Devoir vous invite sur les chemins de traverse de la vie universitaire. Une proposition à la fois savante et intime, à cueillir tout l’été comme une carte postale. Aujourd’hui, on s’interroge sur le revirement mondial contre l’immigration.
Il est malheureux de voir à quel point le débat sur l’immigration a changé ces derniers temps au Québec et ailleurs.
Jusqu’à récemment, l’immigration était présentée comme un levier au déficit démographique et au développement économique, social et culturel du pays. Il suffit de se promener dans de nombreuses villes du Québec et du Canada pour s’apercevoir que des personnes immigrantes s’y sont installées et contribuent à la vie quotidienne. Cette répartition en dehors des grands centres métropolitains est, il me semble, le grand succès du modèle canadien d’immigration. Comme le souligne le journaliste Jean-Louis Bordeleau dans son essai Être chez nous, même le Québec a réalisé des progrès en matière de régionalisation de l’immigration.
Mais, aujourd’hui, l’immigration est devenue un sujet polémique, voire gênant, pour les gouvernements, qui modifient leur manière d’en parler et d’agir. Devant une plus grande résistance de l’opinion publique, les politiques changent de cap. Tout le monde se plie à de nouveaux impératifs d’immigration plus restrictifs, alimentés par des événements externes et internes.
Bien entendu, on ne dit pas les choses de façon frontale et brutale : il faut dorénavant revoir les cibles en immigration, gérer le ralentissement, développer des scénarios de transition ou des stratégies alimentées par des........
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