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Au-delà de l’hystérie féminine

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29.05.2025

Pendant des siècles, les systèmes mis en place pour nous soigner ont entretenu la croyance selon laquelle l’anatomie et la sexualité des femmes n’étaient qu’une version moindre de celles des hommes. Longtemps réduites à des termes comme « hystériques » ou « hormonales », invalidées par des expressions telles que « c’est dans ta tête » ou « c’est normal », les femmes souffrantes ont vu leur confiance s’atrophier, leurs problématiques se complexifier et leur douleur traverser les générations. La dévalorisation et la banalisation de la souffrance des femmes se sont ancrées dans la société.

Tout cela a influencé les directions et les sous-investissements en recherche et en prestations de soins en santé des femmes. Bien que les avancées se soient multipliées dans les dernières années, le chantier demeure vaste. On ne rattrape pas en si peu de temps des fossés qu’on met des siècles à creuser.

Mélanie (nom fictif) a fait connaissance avec la douleur pelvienne dès ses premières menstruations. Malgré toute la compassion dont elles étaient capables, les femmes de son entourage ont tout de suite normalisé sa souffrance. Parce que c’est ce que leurs mères et leurs sœurs avaient fait pour elles. Parce que c’est ce qu’on leur avait appris. Les médecins qu’elle a rencontrés durant sa vie d’adolescente et de jeune adulte ont fait la même chose. Pour les mêmes raisons.

C’est seulement des années plus tard, en 2018, que Mélanie a enfin reçu l’attention et le soutien qu’elle cherchait depuis si longtemps. La santé des femmes étant encore trop........

© Le Devoir