Nous avons laissé tomber les Palestiniens
Ainsi « les habitants de Gaza ne sont ni morts ni vivants, ce sont des cadavres ambulants », résumait Philippe Lazzarini, chef de l’UNRWA, le 24 juillet 2025. Désormais, 100 % de la population de Gaza est à risque de mourir de faim de manière imminente. Ça y est, donc. Après près de 22 mois de lutte, de survie, d’inhumanité, Gaza se meurt. Achève de se mourir. Quand je dis « Gaza », en fait, je veux dire deux millions de Palestiniens qui meurent — littéralement — de faim et de soif ces jours-ci à cause de notre inaction ; je veux dire un territoire symbolique et précieux, bien qu’amputé, qui est enlevé aux Palestiniens par Israël. Devant les yeux de tous les autres États qui n’ont rien fait pour l’en empêcher, complices.
Sous prétexte d’éradiquer les terroristes, Israël a systématiquement et méthodiquement détruit les installations civiles. Les hôpitaux, les écoles, les universités, les maisons, les appartements, les infrastructures sanitaires, la centrale électrique. Il a d’abord empêché les biens essentiels — eau, électricité, essence, nourriture, matériel médical, etc. — d’entrer sur le territoire, puis a retiré la possibilité qu’une assistance humanitaire qualifiée, neutre et impartiale distribue de l’aide à Gaza. Il a tué un nombre record de journalistes, de membres du personnel médical et d’humanitaires. Il a déplacé tout le monde, plusieurs fois.
Récemment, devant la pression internationale, il a mis sur........
© Le Devoir
