Nous sommes en 1988 et François, mon ami d’école, répond à notre enseignant qui l’a traité de « stupide animal » : « Monsieur, je vous emmerde. » Il a été puni sévèrement. Mais, rassurons-nous, il a dit « vous ».

Ce « vous » ne change rien au fait qu’un élève respecte ou pas l’adulte. On le voit bien ici. Le respect, c’est tellement plus que ça !

Cela part d’abord de la façon dont nous établissons le lien avec les enfants.

Les nostalgiques parmi les tenants du « les jeunes de maintenant » et du « tout fout le camp » en appellent au retour de l’éducation coercitive : se faire respecter par la crainte, la menace, la punition. Ceux-là se satisferont donc du « vous » comme d’une mise à distance qui, si on lit leurs commentaires, indique « qui est le chef » et remet l’enfant « à sa place ».

Comme on renvoie le chien à sa niche.

Nous sommes en pleine position infantiste (celle qui voit l’enfant comme un être inférieur, incomplet, qui ne gagnera son salut qu’en devenant adulte après un dressage).

Le « vous » est ici........

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