L’enfance n’est pas un fait divers
Je comprends et partage l’émotion, l’effroi même, de l’histoire de cette fillette de 3 ans disparue pendant trois jours et trois nuits. J’ai vu sa photo qui a été partagée partout.
J’ai lu les publications sur les réseaux sociaux qui disaient combien cette histoire est tragique. Des gens qui s’émeuvent pour cette « pauvre petite » et qui s’indignent. Contre la mère. Cette mère-là.
C’est vrai. C’est horrible. On est brassés en tant que parents.
On pourrait juste penser : « Comment a-t-elle pu ? » On pourrait verser facilement dans le jugement et se dire que c’est un fait divers qui ne nous serait pas arrivé « à nous ».
Le fait divers est un fait insolite, inclassable dans les sujets habituels, qui attire l’attention du public par son côté sensationnel.
À ce sujet, j’ai reçu en quelques heures cinq demandes d’entrevue radio et une demande de télé en direct « pour parler de la petite disparue et maintenant retrouvée ». Entrevues que j’ai toutes refusées parce qu’on me demandait de parler de la maman.
Qui peut « juger » de la santé mentale d’une personne sur quelques secondes d’un TikTok ou quelques mots écrits sur des réseaux sociaux ?
Oui, je sais, certains font bien des diagnostics de trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) sur formulaire sans voir l’enfant et d’autres, des analyses de personnalité sur des vidéos. Passons.
De quoi nous parlent ces quelques secondes de vidéo, à part nous révéler une extrême........
© Le Devoir
