Notre journaliste, Jessica Nadeau, a levé le voile sur un problème insoupçonné dans le cadre de son enquête sur le vol de médicaments dans les établissements de santé. Selon les données obtenues auprès du Bureau des substances contrôlées de Santé Canada, des dizaines de milliers de comprimés d’oxycodone et d’hydromorphone (Dilaudid) ont été volés dans les hôpitaux et les pharmacies depuis trois ans.

L’enquête met des visages et des drames humains sur les froides statistiques. C’est l’histoire du pharmacien qui se livre au trafic après être tombé dans les griffes du crime organisé. Celle de l’infirmière qui s’approvisionne en cachette, prisonnière d’une dépendance contractée de manière insidieuse alors qu’elle cherchait à soulager des douleurs. C’est le récit de professionnels de la santé intoxiqués, qui somnolent sur les heures de travail. C’est le pharmacien qui fabrique de fausses ordonnances, en usurpant l’identité de médecins, pour faire main basse sur des analgésiques narcotiques. C’est aussi la tragédie de patients floués dans leurs droits à des services de santé, à qui on injecte une solution saline inoffensive pour mieux leur........

© Le Devoir