Le Bloc ébranlé, mais toujours utile
Dans un univers médiatique en perpétuelle évolution, Le Devoir demeure attaché à certaines traditions. Les élections fédérales nous servent de prétexte pour réaffirmer les valeurs de notre institution, engagée depuis 115 ans dans la réflexion sur l’avancement de la nation québécoise, singulière par sa langue, sa culture et les institutions qu’elles ont engendrées, en y intégrant au fil des décennies la contribution inestimable des Premières Nations et des voix issues de la diversité.
Nous n’avons pas la prétention de vous dire pour qui voter aujourd’hui, mais nous jugeons important d’analyser la campagne et les promesses à l’aune des intérêts du Québec.
S’il n’y avait que le Bloc québécois pour défendre ces intérêts, on le saurait, et le parti serait sur le point de former l’opposition officielle, comme à la belle époque de Gilles Duceppe. À en juger par les derniers sondages et les sorties du chef bloquiste, Yves-François Blanchet, la formation, qui a mené la campagne la plus pragmatique et la plus respectueuse de l’intelligence des électeurs, tente de s’accrocher aux acquis dans la dernière ligne droite de la course.
Nous aurons peut-être droit à un gouvernement libéral majoritaire lundi, grâce à un coup fumant de la formation, exsangue sous Justin Trudeau. Son départ tardif et l’entrée en scène de Mark Carney pour une courte campagne le protégeant d’un examen minutieux, au moment où les menaces de guerre tarifaire, d’annexion et de crise économique se superposaient dans l’imaginaire collectif, ont revigoré les espoirs du Parti libéral du Canada (PLC). Il y a à peine un trimestre, ce scénario providentiel était tout simplement impensable.
Mark Carney parle encore trop mal le français pour un homme qui caresse des ambitions politiques depuis tant d’années. Il connaît peu le Québec, il fera peu de........
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