Le hasard (ou en est-ce vraiment un ?) a voulu que cette année, à la veille de la Journée internationale des droits des femmes, deux parutions culturelles tendent un fil entre notre sombre présent et les luttes féministes ayant marqué la fin du siècle dernier.

Un film, d’abord. À l’occasion des Rendez-vous Québec cinéma était présenté pour la première fois le documentaire Libres de choisir. Aux premières lignes de l’avortement, réalisé par Julie Boisvert et Élise Ekker-Lambert. Le film propose une incursion d’intimité rare dans les cliniques qui effectuent des avortements. On y entend des femmes parler de leurs trajectoires de vie et de ce qui les a poussées à exercer leur droit de choisir.

On y entend aussi, pour une rare fois, des intervenantes de première ligne parler de leur métier avec cœur, du rôle crucial qu’elles jouent ponctuellement dans la vie des femmes qui choisissent d’interrompre une grossesse (environ une femme sur trois au pays, selon le gouvernement du Canada). Ces professionnelles jouent un double rôle : celui de soignantes et celui de gardiennes de l’autonomie procréative, partout au pays. Elles font des avortements, et elles rappellent sans relâche l’importance d’un accès adéquat, continu, gratuit aux soins de santé reproductifs. La liberté de choix ne rime à rien si elle est abstraite.

Au Canada, l’enjeu n’est pas une affaire de prohibition,

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