Une école sans écrans, mais pas sans soutien
La rentrée scolaire bat son plein au Québec, et la nouvelle interdiction des téléphones et des écouteurs dans les écoles suscite à la fois espoirs et préoccupations. Si cette mesure vise à améliorer la concentration et le climat scolaire, plusieurs voix rappellent qu’elle doit impérativement être accompagnée de soutien, de vigilance et d’une véritable éducation numérique.
Avant tout, il convient de rappeler qu’il n’existe pas de consensus scientifique clair sur les effets de l’usage des écrans à l’enfance et à l’adolescence, notamment en raison de la multitude de variables en jeu. En revanche, les effets d’un usage excessif et répété — qualifié de problématique — sont bien documentés, notamment en ce qui concerne la santé mentale et le fonctionnement en général.
Lors de sa participation, au printemps dernier, à la commission parlementaire spéciale sur les impacts des écrans sur la santé des jeunes, l’Association québécoise des neuropsychologues (AQNP) soutenait l’interdiction des téléphones en classe, mais elle a exprimé certaines réticences face à l’interdiction complète des téléphones et écouteurs dans les écoles. Elle a notamment soulevé la possibilité que cette mesure affecte les jeunes plus vulnérables, tout en mettant en garde contre une diabolisation des écrans, qui pourrait nuire à l’éducation numérique — c’est-à-dire l’apprentissage d’une utilisation saine et responsable des technologies.
À la suite de multiples consultations, le gouvernement du Québec a tranché en faveur d’une interdiction complète des cellulaires, des écouteurs et des autres appareils mobiles (par exemple : tablettes, lecteur MP3, montre intelligente avec dispositif de communication) dès la rentrée scolaire 2025. L’utilisation de ces appareils personnels était déjà interdite pendant les cours, mais elle le sera maintenant sur tout le territoire de l’école de la première à la dernière cloche, donc y compris pendant les récréations et la période du dîner.
Cette décision comporte de possibles avantages, comme une réduction des sources de distractions et de l’exposition à des contenus potentiellement inappropriés ou anxiogènes pendant les heures scolaires. De plus, les jeunes devront développer de nouveaux comportements, que l’on espère plus sociaux et/ou ou enrichissants, pour remplacer le refuge que représentait l’appareil électronique en cas d’ennui, de stress ou de malaise social. Cela dit, plusieurs questions méritent une attention particulière, surtout en début d’année........
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