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Des bras, des cerveaux et une mémoire

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Rachida Azdouz soulève les contradictions en immigration du gouvernement, qui a mis l’accent sur l’adhésion aux valeurs québécoises.

On le surnommait le « négrier » des houillères.

Félix Mora (1926-1995), ancien militaire français reconverti en agent recruteur pour les Charbonnages de France, a sillonné le sud du Maroc pendant deux décennies afin d’y dénicher des candidats au travail dans les houillères du nord et de l’est de la France.

En 1963, au lendemain de l’indépendance, le Maroc et la France signaient une convention bilatérale sur la main-d’œuvre qui permettait aux Charbonnages de France de recruter à grande échelle au Maroc.

Ainsi, entre 1960 et 1980, près de 80 000 travailleurs marocains ont été embauchés en vertu de cette entente⁠1.

Durant cette période, les anciennes colonies ont servi de bassin de recrutement à d’autres secteurs : travailleurs à la chaîne dans l’industrie automobile, éboueurs et autres emplois pénibles dont les Français ne voulaient pas. Cela se passait pendant les Trente Glorieuses, dans une Europe de l’Ouest prospère où les natifs pouvaient encore bouder des métiers ingrats.

Les Houillères du bassin de Lorraine ont fermé pour de bon en 2004, mais à partir de 1987, des milliers de mineurs marocains se sont vu signifier la cessation imminente de leur lien d’emploi et........

© La Presse