Avec l’emprise actuelle de Donald Trump sur le Parti républicain, des représailles canadiennes à ses tarifs pourraient fort bien ne pas être de mise, avancent l’ex-premier ministre Couillard et son collègue Jeff Mahon

Les menaces de Donald Trump ont provoqué une cascade de réactions partout au pays. À l’exception de l’Alberta et de la Saskatchewan, la nécessité de représailles à des tarifs douaniers américains n’est que peu remise en question. Ce consensus s’appuie sur le succès de l’approche déjà adoptée par le Canada, mais celle-ci risque de ne pas réussir aujourd’hui.

Il est naturel de s’inspirer de ce qui a fonctionné dans le passé. Mais le succès dépend de l’identification correcte de la manière dont les circonstances actuelles s’articulent avec celles du passé – et Trump 2.0 est très différent de Trump 1.0.

S’il a fallu un certain temps au Canada pour se ressaisir durant la première administration Trump, le Conseil de la fédération a contribué à stimuler une approche nationale concertée. Les gouvernements ont coordonné la diffusion de messages ciblés pendant les négociations de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) et des tarifs ont été appliqués de manière ciblée lorsque Trump a taxé les exportations canadiennes d’acier et d’aluminium.

L’un d’entre nous a été directement impliqué dans la mise en œuvre de cette stratégie. Compte tenu de la diversité de la fédération canadienne, l’objectif était de transmettre des messages spécifiques au Québec en y intégrant l’intérêt national. Cette approche a fonctionné, car les questions en jeu relevaient directement du domaine de la politique commerciale. Grâce à cet effort collectif, un large éventail d’acteurs américains importants a compris les risques économiques liés au démantèlement de l’ALENA et aux tarifs.

Le Canada n’a pas fait cavalier seul face aux États-Unis. Le Mexique nous a soutenus lorsque Trump s’est dit prêt à conclure un accord bilatéral sans le........

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