Laissons le chaos avoir raison des droits de douane
Il faut résister à la tentation d’imposer des contre-mesures aux États-Unis, estime l’économiste Philip Cross, car, un jour ou l’autre, Donald Trump paiera le prix de sa guerre commerciale
Il est naturel pour le Canada de répondre aux droits de douane américains de 25 % sur les automobiles, l’acier et l’aluminium par des menaces de contre-mesures ou de taxes sur les exportations d’électricité.
Nous avons déjà imposé des droits de douane sur 60 milliards de dollars de marchandises américaines et envisageons d’en imposer davantage en réponse aux droits de douane américains du 2 avril sur les automobiles. Mais une telle stratégie fait le jeu du président Trump et risque d’augmenter les pressions inflationnistes au Canada ainsi qu’aux États-Unis – même le boycottage volontaire des voyages et des achats de biens américains est beaucoup plus puissant.
Dans les discussions sur les droits de douane de représailles, les Canadiens ont ignoré que le pétrole de l’Ouest canadien expédié vers le centre du Canada passe souvent par les États-Unis ; des taxes à l’exportation ou des droits d’importation sur le pétrole augmenteront son coût pour les consommateurs au Canada. Il est préférable de laisser les droits de douane américains sur le Canada (et ceux encore plus importants sur l’Asie et l’Europe) faire monter les prix jusqu’à ce que les consommateurs et les producteurs américains fassent pression sur Trump pour qu’il limite les dégâts.
Il est erroné de penser que nous n’avons pas vraiment besoin des États-Unis et que la réponse à l’agression de Trump est simplement de diversifier notre marché d’exportation.
Bien sûr, le Canada devrait profiter de la perturbation des échanges avec les États-Unis pour diversifier certaines exportations vers d’autres pays. La diminution des........
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