Olivier Choinière décortique les effets du manque d’argent dans les milieux artistiques, qui encourage un individualisme néfaste pour la création.

Récemment, le Conseil québécois du théâtre (CQT) sondait ses membres quant aux effets des coupes dans le budget du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ). On peut effectivement se demander quelles sont les conséquences de ces réductions sur la pratique théâtrale, tant le milieu du théâtre a été entraîné depuis 40 ans à faire toujours plus avec toujours moins, et donc à les rendre invisibles.

Je vais parler ici de ce que je connais le mieux : le théâtre de création. Je ne m’étendrai pas sur le théâtre qui ne se fait pas, faute de moyens, ni sur le métier que l’on quitte après 30 ans parce qu’on ne peut pas éternellement faire de son travail du bénévolat.

En tant que metteur en scène et directeur artistique d’une compagnie de création, je travaille avec des interprètes, des concepteurs, des techniciens et des travailleurs culturels afin de produire des spectacles. Bien évidemment, les coupes ont eu pour effet premier de réduire les ressources et les moyens dont nous disposons pour créer. Les cachets et les budgets stagnent depuis des années, sans tenir compte de l’inflation.

Depuis ma sortie de........

© La Presse