Le débat sur les seuils d’immigration refait surface au Québec. Dans un contexte où le logement, la langue et les services publics sont sous pression, la tentation est grande de freiner l’arrivée de nouveaux arrivants.

Mais un élément essentiel échappe souvent à cette discussion : la démographie du Québec est en train de basculer. Et si réduire l’immigration peut sembler une réponse immédiate à certains enjeux, cela risque surtout d’accentuer un problème beaucoup plus profond : une société qui entre dans une ère de stagnation démographique.

Les plus récentes projections de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) marquent un tournant majeur : après deux décennies de croissance soutenue, la population se stabiliserait autour de 9 millions pour les prochaines décennies.

L’an dernier encore, on prévoyait plutôt un Québec de plus de 9,4 millions d’habitants en 2035. Sur un horizon plus long, en un an, les prévisions ont été révisées à la baisse de près de 1,3 million d’ici 2071 ; une correction sans précédent.

Derrière cette révision, on retrouve un constat simple : notre moteur démographique s’essouffle. Alors qu’on réduit les seuils d’immigration, le taux de fécondité a chuté à 1,38 enfant par femme, soit son plus bas niveau en 20 ans.

La génération du baby-boom atteint un âge où la mortalité s’accélère, et le nombre de femmes en âge d’avoir des enfants diminue. Résultat : depuis 2024, le Québec compte plus de décès que de naissances. Sans immigration, la population commencerait........

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