Pour une francisation ambitieuse, mais juste
Les entreprises ont manqué de temps pour se conformer aux nouvelles exigences, ce qui compromet ses chances de succès, craignent les auteurs
À l’approche du 1er juin, des dizaines de milliers d’entreprises au Québec se préparent à répondre à de nouvelles exigences linguistiques découlant du projet de loi 96.
À première vue, qui s’opposerait à l’idée de promouvoir davantage le français ? Cette intention est non seulement légitime, elle est aussi salutaire. Et c’est pourquoi il est d’autant plus regrettable de constater à quel point l’application précipitée de cette loi risque de nuire à l’objectif même qu’elle poursuit.
Lors de son dépôt en 2022, le projet de loi 96 s’accompagnait d’un engagement clair : les entreprises allaient disposer de trois ans pour s’adapter aux nouvelles exigences. Pourtant, les règles détaillées – celles qui précisent comment traduire l’affichage, quels produits sont visés, quelles démarches sont obligatoires – n’ont été connues qu’en 2024.
Ce n’est donc pas trois ans que les entreprises ont eus, mais à peine quelques mois. Soyons rationnels : une entreprise ne pouvait dépenser des sommes colossales – pour certaines, il est question de plusieurs millions – sans connaître les attentes........
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