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La campagne de peur

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25.06.2025

Lorsqu’on n’a plus rien à dire sur une question et qu’on peine à mobiliser les énergies pour l’appuyer, on se rabat sur un argument classique : la peur. La guerre entre la Russie et l’Ukraine est propre à la susciter et à servir de prétexte.

L’OTAN a du mal à faire accepter les augmentations des budgets militaires au public. Dès lors, une petite musique se fait entendre à Bruxelles, aux sièges de l’OTAN et de l’Union européenne (UE). Plusieurs dirigeants entonnent le même refrain : « Si nous n’aidons pas davantage l’Ukraine, nous devrions tous commencer à apprendre le russe. » Après avoir appris le latin sous la domination romaine, puis l’américain au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe sera un jour forcée d’adopter l’alphabet cyrillique. Rien que ça.

Qui chante cette ritournelle ? Nulle autre que Kaja Kallas, la haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères, devant les eurodéputés à Strasbourg. Selon elle, « la Russie est déjà une menace directe pour l’Union européenne », comme en témoigne la part grandissante du budget militaire russe (environ 150 milliards de dollars) dans les dépenses du gouvernement. « On ne dépense pas autant pour l’armée si l’on ne prévoit pas de s’en servir », a-t-elle affirmé. En effet, et elle aurait pu ajouter que la Russie n’est pas seule dans cette situation. Le budget de l’armée........

© La Presse