Un urgent changement d’approche est nécessaire
Pour prévenir les surdoses, le spécialiste en substances psychoactives Jean-Sébastien Fallu croit qu’il est avant tout nécessaire d’admettre que la consommation de drogue fait partie de l’expérience humaine et de fournir aux jeunes des connaissances qui permettent de réduire les risques
J’avais de grandes attentes envers le rapport de la coroner Me Stéphanie Gamache sur le décès de Mathis Boivin1, victime d’une surdose d’isotonitazène alors qu’il pensait consommer de l’oxycodone, dans un contexte de vulnérabilité accrue par une bronchopneumonie bilatérale.
J’ai malheureusement été déçu, car ce drame et d’autres vont continuer de se produire si on s’en tient aux recommandations du rapport. En effet, au-delà d’une terminologie désuète comme « drogue dure » et « drogue d’abus », le rapport préconise essentiellement de renforcer les pratiques actuelles.
La coroner conclut à raison que la prévention et l’accès à la naloxone dans les milieux scolaires se font à géométrie variable et propose avec justesse que leur accessibilité soit augmentée. Malheureusement, elle s’arrête en bon chemin alors que trois recommandations ou conclusions supplémentaires auraient dû être faites pour peu que l’on soit sérieux dans notre volonté d’empêcher que de tels drames ne se reproduisent.
Premièrement, il est crucial de promouvoir l’existence des services de vérification des drogues – et........
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