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Un mirage de cohabitation aux conséquences mortelles

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thursday

Le projet de loi du ministre Carmant sur les sites de consommation supervisée, loin de favoriser une cohabitation harmonieuse, risque d’empirer la situation, estiment les signataires.

Dans un contexte où des crises se superposent et où se conjuguent les difficultés d’accès aux services sociosanitaires, la désaffiliation sociale, le marché des drogues contaminées et les tensions dans la cohabitation avec les personnes utilisatrices de drogues, le ministre Lionel Carmant vient de déposer un projet de loi pour « favoriser une cohabitation harmonieuse avec la communauté ». Ce projet vise en outre à interdire les services de consommation supervisée (SCS) à moins de 150 mètres d’écoles ou de services de garde.

Cela peut sembler raisonnable. Or, non seulement ce projet ne permettra pas d’améliorer la cohabitation, il risque de l’aggraver tout en accentuant une des pires crises de santé publique des dernières décennies : celle des décès par surdose, ou plus justement, celle du marché non régulé des drogues. De la part d’un médecin lié par le serment d’Hippocrate – en premier, ne pas nuire –, cela est d’autant plus étonnant.

La distance d’un SCS ne garantit en rien la réduction des nuisances. En Ontario, la fermeture récente d’un SCS à Ottawa n’a entraîné aucune amélioration de la cohabitation, selon les riverains eux-mêmes, et il existe des cas de cohabitation réussie à moins de 20 mètres de garderies, et ce, aussi au Québec. De nombreuses études démontrent par ailleurs que les SCS ont des effets positifs, tant sur la santé des personnes usagères que sur l’environnement, notamment par la diminution des seringues abandonnées et de la consommation publique.

Bien sûr, les enjeux de cohabitation sont réels et doivent être pris au sérieux, mais........

© La Presse