De 10,7 à 23,3 % des enfants vivent avec un parent affecté par un problème de santé mentale : des parents aimants, mais parfois mal outillés pour concilier leurs propres difficultés et les besoins de leur enfant. Récemment, l’histoire d’une fillette de 3 ans, retrouvée seule 72 heures après que sa mère eut « basculé dans une autre réalité », rappelle à quel point de tels drames peuvent surgir sans aucun signal d’alerte suffisant.

Les parents en souffrance ne cessent pas d’aimer. La très grande majorité sait ce que signifie être un bon parent. Mais les manifestations d’un problème de santé mentale peuvent altérer la disponibilité émotionnelle et la stabilité familiale. Dans les moments de crise, un parent peut être incapable de répondre aux besoins fondamentaux de son enfant, parfois sans même s’en rendre compte, ou en être douloureusement conscient, se sentant coupable et honteux.

De leur côté, les enfants vivent eux aussi cette instabilité. Ils peuvent subir de la négligence involontaire, une surcharge de responsabilités, de l’insécurité affective ou des traumatismes relationnels précoces. De plus, ils sont à risque élevé de développer un problème de santé mentale.

Pourtant, notre réseau de services reste mal adapté face à ces réalités familiales complexes. Les suivis en santé mentale adulte se concentrent sur l’individu, en oubliant que derrière cet adulte, il y a souvent un enfant.

Les professionnelles et professionnels manquent........

© La Presse