La psychologue Diane Aubin insiste sur l’urgence de procurer du soutien et du réconfort aux personnes en détresse psychologique et sur la nécessité de comprendre la source de cette souffrance.

Le poids des mots est crucial. La façon dont on perçoit et interprète un phénomène non visible à l’œil nu va orienter notre manière d’y réagir. Or, le désespoir, la désespérance, la détresse émotionnelle qui peuvent s’intensifier au point d’alimenter des pensées suicidaires participent de cette catégorie de maux qui, très souvent, ne sont pas visibles à l’œil nu.

Au tout début de ma pratique en tant que psychologue (il y a plus de 30 ans), des paroles prononcées par un psychiatre dont j’ai malheureusement oublié le nom sont restées gravées dans ma mémoire et m’ont guidée jusqu’à aujourd’hui. Ce psy réagissait à l’annonce d’un décès par suicide qui avait été médiatisé en comparant la détresse suicidaire à une « hémorragie de l’âme », et il précisait qu’on ne fait jamais attendre une personne qui souffre d’une hémorragie.

C’est pourquoi, en tant qu’intervenants, et quel que soit notre rôle, nous devons croire sur parole la personne qui nous demande de lui tendre la main avant que ses pensées mortifères ne la privent de sa voix, avant que la pulsion de mort ou l’impulsivité ne la fasse basculer à jamais.

C’est........

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