Le recul inquiétant de la liberté de presse au Canada
L’auteur réplique au calepin de l’éditeur adjoint de La Presse « Le Canada est recalé ? Vraiment ? »1
Je viens de rentrer de Calgary où j’ai eu le privilège d’assister à la conférence annuelle de l’Association canadienne des journalistes. Pendant trois jours, nous avons noué des contacts, réfléchi ensemble et appris les uns des autres.
Nous avons même fait une randonnée jusqu’à Canmore pour respirer l’air de la montagne. Mais sous l’apparence de bons moments et d’ambiance festive se cachait un certain malaise face à certaines tendances inquiétantes concernant la liberté de la presse au Canada.
Des journalistes de tout le pays m’ont fait part d’abus répétés de la part des polices fédérales et municipales, qui bafouent les droits des journalistes garantis par la Charte canadienne des droits et libertés, en particulier lorsqu’ils couvrent des manifestations.
J’ai également eu écho de fonctionnaires municipaux et provinciaux qui dressent des listes noires de journalistes qu’ils n’aiment pas, écartant systématiquement leurs demandes d’accès à l’information.
J’ai aussi entendu parler des obstacles croissants rencontrés par les médias pour atteindre leur public, alors que les grandes plateformes refusent de relayer leurs contenus.
Je dois avouer que rien de tout cela ne m’a particulièrement étonné, car ces témoignages concordent en tout point avec ce que mes collègues et moi-même avons appris en compilant les données de l’enquête menée auprès des experts des médias canadiens, dans le cadre du Classement mondial de la liberté de la presse 2025 de Reporters sans frontières (RSF)2.
Le résultat ? Une chute de sept places dans le classement pour le Canada, qui se........
© La Presse
