D’un Trudeau à l’autre, les hauts et les bas d’une relation historique
Quelle ironie ! Ayant décrit au début de son mandat le Canada comme étant le « premier État postnational », Justin Trudeau quitte la scène au moment où on assiste à une poussée viscérale du nationalisme canadien, à laquelle lui-même participe (« Elbows up ! »).
D’un océan à l’autre, et même au Québec, les Canadiens se serrent les coudes pour résister aux pressions économiques venues du sud et clamer leur refus de l’annexion. Cela n’est guère surprenant : historiquement, le nationalisme canadien s’appuie sur une volonté de se distinguer des États-Unis et son essor périodique est généralement une réponse aux politiques promues à Washington.
D’ailleurs, la dernière fois que le nationalisme canadien a eu autant le vent dans les voiles, c’est un autre Trudeau qui était aux commandes à Ottawa. En effet, l’arrivée au pouvoir de Pierre Trudeau en 1968 correspond à un moment fort du sentiment d’affirmation nationale canadien.
Reconnu pour sa méfiance envers les nationalismes, Trudeau père est néanmoins inquiet de la trop grande influence américaine sur le Canada et est sceptique par rapport à l’architecture sécuritaire de la guerre froide, remettant notamment en cause l’adhésion........
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