Pour Mustafa Sheta, directeur général du Théâtre de la Liberté, dans le camp de réfugiés de Jénine (Cisjordanie), il s’agit d’un acte politique et un premier pas essentiel sur le long chemin d’une paix juste et durable.

Par Mustafa Sheta

directeur général du Théâtre de la Liberté

« Lorsque nous parlons aujourd’hui de l’urgence pour la France de reconnaître l’État de Palestine, je ne peux que commencer par Jénine, la ville où je vis et le camp de réfugiés où je travaille. Au cours des derniers mois, ce camp a été transformé en un champ de bataille, de destruction et de déplacement forcé, dans le cadre de l’une des campagnes militaires israéliennes les plus brutales depuis des décennies. Plus de 18 000 Palestiniens ont été déplacés de leurs maisons à Jénine depuis janvier 2025, et plus de 600 logements ont été totalement ou partiellement détruits, selon les rapports de l’ONU.

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Parmi les bâtiments visés se trouvait le Théâtre de la Liberté, une institution culturelle que je dirige depuis des années, et un symbole de la résistance artistique en Palestine. Notre théâtre a été envahi et vandalisé à plusieurs reprises, notre personnel a été arrêté et nos locaux ont été assiégés. J’ai moi-même été placé en détention administrative pendant 15 mois, sans inculpation ni procès, simplement parce que nous enseignons aux jeunes à s’exprimer par l’art, face à l’occupation.

Face à ces violations, la reconnaissance de la Palestine par la France n’est pas seulement un acte politique, c’est une prise de position morale et humanitaire contre l’injustice et........

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