« Une insulte à notre histoire et une régression coloniale » : Gérald Darmanin ravive le spectre du bagne en Guyane et attise la colère des élus de gauche
L’annonce, par Gérald Darmanin lors de son déplacement en Guyane, de la création d’une aile de haute-sécurité dans la future prison de Saint-Laurent-du-Maroni a provoqué un flot de condamnations. Prévu pour recevoir des « narcotrafiquants » et « d’islamistes radicalisés » de l’Hexagone, ce projet du ministre de la Justice est fustigé par des élus de gauche qui redoute le retour du bagne sur le territoire.
Les annonces de Gérald Darmanin s’enchaînent et suivent la même méthodologie : le ministre de la Justice court-circuite les acteurs politiques locaux, les médias – sauf les titres d’extrême droite – et plusieurs de ses partenaires au sein du gouvernement Bayrou, annonce les contours de sa nouvelle lubie, puis se détourne des critiques. Son déplacement de trois jours en Guyane n’a pas fait exception.
Le garde des Sceaux y a dévoilé – dans les colonnes du titre dominical du groupe Bolloré, Journal du dimanche (JDD) – la création d’une prison de haute sécurité à Saint-Laurent-du-Maroni. Les détenus, des « têtes du narcotrafic », seront isolés à près de 7 000 kilomètres de la métropole, coupés du monde extérieur (officiellement afin d’empêcher tout « contact avec leurs filières criminelles ») et subiront « un régime carcéral extrêmement strict » afin de les « mettre hors d’état de nuire ».
Ils devraient être au nombre de soixante, enfermés au sein de la prison de 500 places attendue dans la deuxième ville la plus peuplée de la collectivité territoriale ultramarine, tandis qu’une quinzaine « d’islamistes radicalisés » y sera aussi incarcérée. Gérald Darmanin a aussi évoqué des « renforts de magistrats et d’assistants de justice extrêmement importants » en Guyane – il a prévu de l’annoncer lundi 19 mai à Cayenne. La Guyane enregistre une forte surpopulation carcérale, avec une densité........
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