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« Les Hussards » : révélations sur le groupe néofasciste héritier des Zouaves qui frappe à Paris

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12.05.2025

Ils font collection de drapeaux hitlériens, tiennent des propos racistes et organisent des descentes violentes contre leurs adversaires, comme celle du 16 février, où un militant antifasciste a été grièvement blessé à Paris. À partir de pièces issues de l’enquête, l’Humanité dévoile le profil des militants des Hussards Paris, un groupe héritier des Zouaves et du GUD, qui a défilé samedi 10 mai dans la capitale.

Le message est tombé le 11 février. Comminatoire, son titre ne souffre aucune discussion : « Mobilisation générale ». Et les lignes qui suivent sont à l’avenant : « Le 16 février, la Jeune Garde organise un événement à Strasbourg-Saint-Denis, il faudrait que vous soyez disponibles de 15 heures jusqu’en début de soirée », ordonne, sous le pseudonyme « Vicompte », un chef des Hussards Paris, le groupuscule néonazi qui a repris le flambeau des Zouaves et du GUD après leur dissolution.

« Le but est de fumer l’équipe type ou des mecs isolés après leur conf de merde. Je compte sur votre présence. J’attends vos excuses en message privé si vous êtes absent. Même principe que d’habitude : pouce en haut, présent ; pouce en bas, absent. »

Sur ce groupe privé baptisé « 16/02 » et rassemblant au moins 21 nervis, les pouces se sont levés en masse, et l’administrateur donne les ultimes consignes à la veille du rendez-vous : « Pas d’armes et de trucs de gogols, parapluies si vous voulez. »

Quand un des participants s’étonne de ne pas avoir trouvé de trace d’un « événement de la Jeune Garde » – cette organisation antifasciste désormais sous le coup d’une procédure de dissolution engagée par le ministre de l’Intérieur –, le même lui donne les détails par message vocal.

Et l’autre répond : « Ah ouais, OK, c’est sûr qu’ils seront là. La dernière fois que j’ai vu passer une manif kurde, il y avait la Jeune Garde. » Signe qu’il a bien compris la cible, le gars ajoute en guise de plaisanterie : « Je vais amener un drapeau turc. »

Le résultat de cette opération préméditée, tout le monde a pu le voir sur deux vidéos enregistrées, le 16 février, vers 17 heures, par des voisins de l’Association culturelle des travailleurs immigrés de Turquie (Actit), rue d’Hauteville, dans le quartier de Strasbourg-Saint-Denis, à Paris. Au beau milieu d’une projection de Z de Costa-Gavras, organisée sur place par le mouvement Young Struggle, la réalité dépasse la fiction.

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Dans la première séquence, Paul, un jeune antifasciste tombé au sol dans la cour de l’immeuble après avoir été frappé avec un casque, se fait rouer de coups de pied et de poing par une quinzaine d’hommes, visages dissimulés ; le jeune homme sera également blessé avec des tessons de verre. Sur la seconde vidéo, entre 25 et 30 individus s’enfuient précipitamment dans la rue, et deux d’entre........

© L'Humanité