menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

« On gagnera. C’est le combat de notre vie » : les ArcelorMittal, rédacteurs en chef de l’Humanité depuis leur usine de Dunkerque

11 30
08.05.2025

Avant leur manifestation du 13 mai devant le siège d’ArcelorMittal, une trentaine de salariés des sites de Dunkerque et Mardyck sont les rédacteurs en chef d’un jour de cette édition de l’Humanité, réalisée depuis leur usine avec la rédaction à leurs côtés. Ils se disent prêts à mener jusqu’au bout la lutte contre les suppressions de postes et pour assurer l’avenir des activités du groupe en France.

Mardyck (Nord), envoyés spéciaux.

À ArcelorMittal, il y a ceux qui encaissent et ceux qui banquent. Ce mardi 6 mai, alors que les actionnaires du géant de la sidérurgie tenaient leur assemblée générale annuelle au Luxembourg, où il fut question de leur verser plus que le 1,577 milliard d’euros en dividendes et rachat d’actions de l’an dernier, des salariés des sites de Dunkerque et Mardyck, privés d’augmentation cette année malgré des débrayages, avaient un tout autre engagement.

Quinze jours après l’annonce d’un plan de suppression de 636 postes, dont une moitié dans les usines du Dunkerquois, une trentaine de ces professionnels de l’acier avaient donné rendez-vous à la rédaction de l’Humanité, dans les locaux du comité d’entreprise, pour prendre les rênes d’une conférence de rédaction décentralisée. « Dans l’histoire du journal, c’est la première fois que l’on fait ça », se réjouit Maud Vergnol, codirectrice de la rédaction, en installant le « chemin de fer » du journal en construction. Ludovic Finez, le correspondant de l’étape, est déjà sur place.

9 h 30 a sonné depuis un bon quart d’heure, le rythme s’accélère. Attablés aux côtés des rédacteurs devant le « cortège » de l’édition du mercredi, les panneaux syndicaux rappelant leurs faits d’armes s’étalant sur les murs derrière eux, les « red chef » du jour en chasuble rouge n’ont pas joué longtemps les timides. Il faut bien se lancer quand il s’agit de sauver le vaisseau amiral de la sidérurgie française contre les sabordages de son propre capitaine d’industrie.

Il est décidé d’un commun accord que la rubrique « Premier plan » du journal sera consacrée à leur lutte : les Arcelor se saisissent des débats sur les « angles » et la hiérarchie des articles pour dénoncer d’abord l’opaque gestion du groupe contrôlé par la famille Mittal. « Selon que l’on soit au CSE Europe, France ou Mardyck, les chiffres sont toujours différents. Mittal, c’est le roi du flou et du mensonge. Tout est décidé au Luxembourg. Et quand on écoute les directeurs de site, leur phrase fétiche, c’est : “Je n’ai pas de marge de manœuvre” », assure Ludovic........

© L'Humanité