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« Un réseau qui vieillit est un réseau qui se dégrade » : le financement des transport, une bombe à retardement à 200 milliards d’euros

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12.06.2025

Après des années de sous-investissement, les réseaux de voyageurs et marchandises sont rattrapés par le vieillissement des infrastructures. Dans le ferroviaire, un « effondrement irréversible » est pointé par la SNCF. Tous modes de transports confondus, les besoins d’investissement approchent les 200 milliards d’euros dans les décennies à venir alors qu'une conférence de financement se réunit jeudi 12 juin à Bercy.

En matière de transports, la France peut-elle se « tiers-mondiser » ? Rattrapés par des années de sous-investissement, ses réseaux routier, ferroviaire et fluvial sont à la croisée des chemins. « L’âge moyen des caténaires est de 40 ans. Au moins 50 % des chaussées du million de kilomètres de nos routes sont dégradées, comme 34 % de nos ponts Ces chiffres ont augmenté de 4 % à 5 % entre 2018 et 2022. Un réseau qui vieillit est un réseau qui se dégrade », s’était ému François Bayrou au lancement d’Ambition France Transports, la conférence de financement des infrastructures, le 5 mai.

Le premier ministre a cependant prévenu : « Nous devons prendre le temps de regarder les investissements nécessaires et identifier les leviers à notre disposition pour les financer de manière soutenable, crédible et durable. » Le tout dans un contexte budgétaire restreint, avec 40 milliards d’euros d’économies annoncés pour 2026.

Jeudi 12 juin, les 4 ateliers thématiques (modèle économique des autorités organisatrices de la mobilité et Serm, ou service express régional métropolitain ; financement des infrastructures routières ; service ferroviaire de voyageurs ; report modal et transports de marchandises) se réunissent à Bercy. Mis bout à bout, les besoins d’investissements, tous modes confondus, approchent les 200 milliards d’euros dans les décennies à venir. Un choix de société qui en va de l’avenir de la cohésion territoriale et économique de la France.

Dès l’ouverture de la conférence de financement, la SNCF avait prévenu : à l’horizon 2028-2030, 4 000 kilomètres de lignes « pourraient être touchés par un effondrement irréversible de la qualité de service ». Soit un impact direct sur 2 000 trains du quotidien. Dans le ferroviaire, la dette grise, soit l’ensemble des coûts futurs nécessaires à l’entretien et de régénération du réseau devant être payés dans l’avenir en l’absence d’investissements réalisés dès aujourd’hui, peut mettre........

© L'Humanité