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« À qui appartient une histoire, et qui a le droit de la raconter ? » : le prix de l’Association internationale de la critique d’art récompense Claire Luna

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21.10.2025

Lauréate du 13e prix de l'Association internationale de la critique d'art pour la France, dont l'Humanité était partenaire, Claire Luna, critique d’art et commissaire d’expositions, a présenté « l’art du déplacement » de Marcos Ávila Forero.

Jeudi 9 octobre 2025, dans l’auditorium de l’Institut national d’histoire de l’art, à Paris, sept critiques d’art ont concouru pour la 13e édition du Prix AICA-France Élisabeth Couturier de la critique d’art. Organisé par la section française de l’Association internationale des critiques d’art, ce prix promeut un critique venu défendre un artiste, une tendance ou une scène artistique selon un principe simple mais contraignant : une intervention orale de 6 min 40 sec, durant laquelle vingt diapositives défilent toutes les vingt secondes.

L’Humanité était partenaire média du Prix 2025. Nous publions l’intervention engagée de la lauréate Claire Luna, critique d’art et commissaire d’expositions, qui présentait « l’art du déplacement » de Marcos Ávila Forero (né en 1983).

Marcos Ávila Forero et l’art du déplacement, par Claire Luna, membre de l’AICA-France.

« Je me suis trompé.

Aucune frontière n’est facile à franchir.

Il faut forcément abandonner quelque chose derrière soi.

Nous avons cru pouvoir passer sans sentir […],

Mais il faut s’arracher la peau pour quitter son pays.

Et qu’il n’y ait ni fils barbelés ni poste frontière n’y change rien. […]

[Toutes les frontières] blessent. » (Laurent Gaudé, Eldorado)

Marcos Ávila Forero est né dans l’exil de ses parents colombiens, fuyant le conflit armé. Très vite, la famille retourne en Colombie. Il grandit dans les campagnes, où ses parents, militants révolutionnaires, mènent des actions sociales avec des communautés marginalisées. À 15 ans, il part en France pour éviter le service militaire. Depuis, il vit entre – la France et la Colombie. Dans Cayuco, Marcos et des habitant·es traînent à même le sol un bateau moulé en plâtre, de la frontière algérienne jusqu’au mont Gurugou, près de Melilla. La disparition progressive de l’embarcation matérialise l’usure........

© L'Humanité