« Une grande partie des agriculteurs travaillent à perte » : comment la question du revenu paysan a été évacuée
Alors que le salon de l'Agriculture ferme ses portes dimanche 2 mars, Emmanuel Macron n'a toujours pas mis en oeuvre l'instauration de prix planchers, promis il y a plus d'un an. Cette mesure revendiquée par certains syndicats permettrait pourtant à nombre de fermes d’arrêter de produire à perte.
N’était-ce que pour éteindre le feu de paille allumé par des milliers d’agriculteurs en colère qu’Emmanuel Macron avait fait de telles promesses ? Il y a un an, au Salon de l’agriculture 2024, le président de la République, secoué par des paysans en mal de réponses face à leurs souffrances, avait assuré vouloir « déboucher » sur des « prix planchers qui permettront de protéger le revenu agricole ».
Alors que s’achève dimanche 2 mars l’édition 2025 de la grande foire du monde rural, ces déclarations passées laissent un goût amer aux paysans. Les gouvernements de Macron ont bel et bien légiféré sur le monde agricole, mais ont préféré sapé les normes environnementales. La revalorisation de leurs revenus, elle, n’est restée qu’un vœu pieux.
Pourtant, si la colère est redescendue, plus d’un an après que les premiers panneaux ont été retournés à l’entrée des villages, les paysans peinent toujours à vivre dignement de leur métier. Selon l’Insee, les agriculteurs sont en moyenne plus pauvres que le reste de la population. Dans une note publiée en décembre 2024, l’Institut observait que « le taux de pauvreté des personnes vivant dans un ménage agricole atteint 16,2 %, contre 14,4 % pour l’ensemble de la population ».
Dans un article de février 2024, INRAE pointait de plus que les 20 % des exploitations aux résultats économiques les plus faibles........
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