Le tapioca, la petite perle blanche qui a conquis les cuisines du monde entier
Transformée en perles, cette fécule extraite des racines du manioc se fond dans mille et une recettes, sucrées comme salées, chaudes ou glacées.
Quand le navigateur portugais Pedro Alvares Cabral accosta pour la première fois le Brésil avec ses hommes, vers 1500, il savait qu’il découvrait une nouvelle terre. Mais il ne savait pas encore ce qu’il allait y manger. Cédant à la coutume ancestrale du troc, chacun y alla de son présent, histoire de faire connaissance sans se tuer au premier abord. Contre des objets manufacturés venus d’Europe, les navigateurs portugais se virent alors remettre de la farine d’une plante résistante cultivée par les autochtones depuis fort longtemps et qui constituait la base de leur alimentation, le manioc.
Un certain Willem Piso en fera même plus tard une description scientifique complète dans son ouvrage Historia Naturalis Brasiliae, publié en 1648 à Amsterdam. On extrait de sa racine un liquide blanc et laiteux, parfois appelé « tipiak », à partir duquel on obtient un amidon précieux. Une cuisson plus tard, réduit en poudre, voilà le manioc transformé en de petits granulés à l’aspect cristallin : le tapioca est né. Le mot lui-même a lui aussi gardé son exotisme : il serait emprunté aux langues tupi et guarani, deux langues indigènes d’Amérique du Sud, « tipi » signifiant « résidu », et « ok » voulant dire « pressé ».
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