La municipalité de la capitale espagnole a approuvé une nouvelle réglementation permettant de transformer des immeubles entiers en meublés touristiques de type AirBnb. Plus de 300 000 foyers madrilènes pourraient être visés, selon la conseillère municipale Sara Ladra (Más Madrid, gauche), qui dénonce « un pillage en règle » au détriment des habitants. Entretien.

Sara Ladra

Conseillère municipale (Más, gauche) de Madrid

Quand on parle de « surtourisme » en Espagne, les premières villes qui viennent à l’esprit sont Barcelone, Séville ou Valence. Pourtant ce phénomène touche également la capitale…

Nous ne remettons pas en cause le fait que le tourisme soit une source très importante d’activité économique et de création d’emplois. L’ensemble du secteur des services représente 85 % du PIB de notre ville. Cependant, avec plus de 11 millions de touristes par an, nous sommes arrivés à une situation intenable si nous voulons que Madrid reste une ville habitable pour sa population locale. Cette situation de surfréquentation touristique affecte les conditions et la qualité de vie de nos habitants, il est donc nécessaire de mettre des limites à ce modèle.

Au-delà du nombre de touristes, c’est le « modèle touristique » que vous critiquez ?

Bien sûr, le problème réside dans le modèle mis en place par le Parti populaire (PP). La droite promeut un modèle dans lequel la majeure partie des retombées économiques est concentrée entre quelques mains – les grands capitaux, les chaînes hôtelières et les fonds immobiliers – tandis que les conséquences négatives touchent tous les habitants.

La mairie s’efforce d’attirer toujours plus de touristes étrangers à fort pouvoir d’achat. Nous assistons à une explosion du nombre de nouveaux établissements hôteliers de luxe, ce qui entraîne une augmentation des tarifs des hôtels et des services liés au tourisme en général. Cela se répercute........

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