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« Ça fait 18 mois qu’on manifeste et que nous ne sommes pas entendus » : à Strasbourg, une grève de la faim pour Gaza

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17.04.2025

Suite à l’appel lancé par le médecin urgentiste Pascal André après sa mission à Gaza, Leila Sihabi, militante du collectif Strasbourg-Palestine, et le psychiatre Georges Federmann ont entamé une grève de la faim à Strasbourg pour tenter de susciter des réactions et un débat plus large sur le drame que vivent les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie. Entretien croisé.

Issue d’une famille d’origine algérienne et marocaine, Leila Sihabi, aujourd’hui âgée de 41 ans, dit avoir été sensibilisée à la cause palestinienne quand elle était jeune, grâce à son père, militant antiraciste et anticolonial.  Juif engagé pour la cause palestinienne, le psychiatre Georges Yoram Federmann, 70 ans, est également impliqué de longue date dans le soutien aux migrants, et contre toutes les formes de discriminations vis-à-vis des minorités. Les deux ont entamé une grève de la faim pour la Palestine.

Quel a été l’élément déclencheur qui vous a décidé à entreprendre une grève de la faim pour la Palestine ?

Leila Sihabi : J’ai répondu à l’appel du Dr Pascal André. Nous étions le lendemain du Ramadan, où les Palestiniens ont été bombardés en pleine fête, je me suis dit qu’il fallait y aller. Avec le collectif Strasbourg-Palestine, dont je fais partie, ça fait 18 mois qu’on manifeste et que nous ne sommes pas entendus, que ce soit localement au niveau national. C’est la colère et le désespoir qui m’ont poussé à m’engager dans cette grève.

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Georges Federmann : C’est la confiance totale en Pascal André, l’initiateur de ce mouvement de grève de la faim, qui m’amené à m’engager. C’est un camarade de lutte depuis un peu plus d’un an, nous l’avons reçu plusieurs fois à Strasbourg. Il a pris beaucoup d’initiatives originales pour interpeller le grand public au-delà des militants. Pascal André a fait un séjour à Gaza en tant qu’urgentiste.

Quand il a pris cette initiative, je me suis dit, en tant que soignant : ça touche au corps. A priori, le rapport à la Palestine, c’est abstrait. Et cette abstraction, c’est lié au fait qu’on n’a pas digéré la décolonisation et que les représentations dominantes – par l’intermédiaire de l’école, de la télévision, des médias – continuent à considérer les........

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