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Comment les scientifiques travaillent pour une détection précoce de la maladie d’Alzheimer

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01.03.2025

Une étude publiée dans « Nature Medicine » identifie deux biomarqueurs clés de la maladie d’Alzheimer. Ils permettent de détecter des signes précoces, ouvrant ainsi la voie à des stratégies thérapeutiques plus efficaces.

La maladie d’Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui toucherait 850 000 personnes en France, selon l’assurance-maladie. Elle se caractérise par la modification de deux molécules : le peptide bêta-amyloïde et la protéine tau. Cette dernière forme un agrégat de filaments appelé NFTs. Ces NFTs sont donc considérés comme un marqueur avancé de la maladie.

Une nouvelle étude (I), développée à la faculté de médecine de l’université de Pittsburgh, montre que des formes solubles intermédiaires de tau (appelés Stas) jouent un rôle clé dans l’évolution de la maladie, bien avant la formation des NFTs. L’équipe de recherche a analysé des tissus cérébraux de patients atteints d’Alzheimer et a identifié des sites stratégiques pour cette protéine. « Nos résultats montrent que les agrégats précoces de tau sont hautement neurotoxiques et qu’ils constituent une cible idéale pour un diagnostic précoce et des interventions thérapeutiques », soulignent les auteurs.

L’une des avancées majeures de cette étude est la mise au point d’un test basé sur le liquide céphalorachidien capable de détecter les Stas. Ces derniers sont 300 fois plus élevés chez les patients atteints de la maladie que chez les individus sains. Par ailleurs, le test différencie la maladie d’Alzheimer des autres maladies liées à la protéine tau et « la présence de Stas dans le liquide céphalorachidien reflète la progression de la maladie d’une manière plus fiable que les marqueurs classiques », expliquent les chercheurs.

Un autre aspect prometteur de l’étude est l’impact des STAs sur le fonctionnement des cellules du cerveau, les neurones. Des expériences chez l’animal montrent que l’injection des STAs altère l’excitabilité des neurones et la transmission des signaux nerveux bien plus fortement que les NFTs. Cette découverte suggère que cibler ces formes solubles de tau pourrait ralentir ou stopper la progression de la maladie avant qu’elle n’atteigne un stade irréversible. De nouveaux traitements pourraient donc être développés pour bloquer certains processus chimiques et ainsi empêcher l’agrégation pathologique. « En ciblant ces formes précoces de tau, nous pourrions offrir aux patients des traitements bien avant l’apparition des symptômes cliniques graves », avancent les........

© L'Humanité