Dans la 13e saison de Secret Story, la téléréalité phare du groupe TF1, deux candidates noires, Romy et Anita, sont victimes d’un harcèlement sexiste et raciste, des séquences très peu considérées par la société de production du programme.

Dans la maison des secrets, tout n’est pas dissimulé. Le harcèlement raciste et misogyne que subissent les deux candidates noires, Romy et Anita, est par exemple complètement ostensible. Depuis le premier épisode de cette 13e saison de Secret Story, diffusée depuis un mois sur TFX, les deux jeunes femmes essuient remarques sur remarques.

« Je pense qu’Anita c’est la fille du président du Mali […] dans leur culture en plus, ils ont des servants, des trucs comme ça », lance un des candidats, qui tente de découvrir son secret, comme les règles le demandent. Les stéréotypes raciaux déferlent. Les deux joueuses sont constamment réduites à leur identité de femme noire. Pour la journaliste Christelle Murhula, autrice du livre Amours silenciées, Repenser la révolution romantique depuis les marges, ce harcèlement s’inscrit dans la « misogynoire ».

Avec la contraction des mots misogynie et noire, ce concept nomme les discriminations au carrefour entre le sexisme et le racisme. Il a été développé par la militante et écrivaine américaine Moya Bailey en 2008, et prend appui sur les travaux relatifs à l’intersectionnalité de la juriste Kimberlé Williams Crenshaw.

Regard dédaigneux, moqueries, blagues dépourvues d’humour… Quand Anita s’apprête à citer son film préféré, un joueur la coupe : il tente Case Départ, un film sur la traite négrière réalisé par Thomas Ngijol, Fabrice Eboué et Lionel Steketee.

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