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Sécurité sociale de la mort : l’antidote au juteux business des obsèques ?

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30.10.2025

Face au coût exorbitant des obsèques, à la financiarisation d’un secteur peu régulé par l’État et quadrillé par deux mastodontes aux mains de fonds de pension, l’idée de faire entrer la mort dans la Sécurité sociale fait son chemin.

Alban Beaudouin et Jean-Loup de Saint-Phalle ont le triomphe plutôt modeste. « Ça commence à bouger », commentent sobrement les deux compères, enseignants de leur état, qui ont saisi il y a quelques années leur bâton de pèlerin pour faire mûrir dans les esprits une idée longtemps reléguée au rang de lubie : la création d’une Sécurité sociale de la mort. De conférences gesticulées en écrits sur le « coût de la mort », ils posent sans relâche cette question en forme d’argument imparable : « Si la naissance est gratuite, pourquoi la mort serait-elle payante ? »

L’idée se fraie doucement un chemin. Le travail des deux militants, inspirés par les écrits du sociologue communiste Bernard Friot, n’est pas étranger à ce frémissement qui secoue enfin la léthargie des acteurs politiques face à l’abandon aux logiques du marché de ces missions de service public censées pourtant offrir un traitement égal à l’ensemble de la communauté nationale.

Pour ces services, il faut débourser en moyenne de 4 000 euros à 7 000 euros, à régler parfois dans des délais contraints, alors même que l’état de vulnérabilité des personnes endeuillées ne prête pas forcément à une réflexion sereine sur la légitimité de certains coûts et de prestations dont elles ignorent parfois tout.

La proposition de loi visant à faire entrer ces frais d’obsèques dans la Sécurité sociale, portée par le député La France insoumise Hadrien Clouet – qui reconnaît sa dette envers les travaux du Collectif pour une Sécurité sociale de la mort, fondé par les deux jeunes enseignants –, est à cet égard une première........

© L'Humanité