« Les gens n’ont plus d’argent à mettre dans les plaisirs du cul » : à Paris, l’inexorable débandade des sex shops
Nés dans le sillage de Mai 1968, les sex shops sont en voie d’extinction. À Paris, de 127 en 2003, leur nombre est passé à moitié moins, vingt ans plus tard. La faute à l’irruption d’Internet et aux nouvelles habitudes prises pendant le confinement. Sur ce champ de ruines, une nouvelle offre se dessine, plus haut de gamme, plus ouverte à la prise en compte du désir féminin, en rupture avec les codes pornographiques des années 1980 véhiculés par ces temples surannés de la luxure. Mais, là encore peu d’enseignes parviennent à tirer leur épingle du jeu.
Rue Saint-Denis (1er et 2e arrondissements de Paris), un passant, visiblement peu familier du quartier, semble tout à fait ahuri face à la collection de godemichés roses en forme de tour Eiffel – baptisés « la Tour est folle » – exposés dans la vitrine, dont les néons compulsifs et la devanture aux couleurs criardes déchirent l’obscurité, en cette nuit de juillet. « Mais on est tombés où, là ? »,........
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