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Violences pénitentiaires : cachez cette vérité que les prisonniers ne sauraient lire

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27.09.2025

Jeudi 25 novembre, la cour administrative d’appel de Paris examinait un recours contre deux décisions prises par l’administration pénitentiaire, en 2022 et 2023, interdisant la diffusion de la revue « L’Envolée » dans les prisons françaises.

« Vous allez bientôt avoir un nouvel abonné ! », lance ironiquement l’avocate des membres du collectif Ban public à ses clients qu’elle a rejoints dans la cour de l’hôtel de Beauvais, tandis que la condamnation de Nicolas Sarkozy vient d’être prononcée.

Une autre actualité judiciaire, moins courue, de ce jeudi 25 septembre, est l’audience devant la cour d’appel administrative de Paris qui devra établir si le recours de Ban public contre la censure en 2022 et 2023 par l’Administration pénitentiaire (AP) de la revue L’Envolée qu’il édite et distribue, est définitivement rejeté ou pas.

Les numéros 55 et 56 de ce bimestriel, constitué essentiellement de témoignages de personnes incarcérées et destiné aux prisonniers, ont en effet été confisqués arbitrairement à leurs destinataires par l’Administration pénitentiaire un mois et demi après leur parution et interdits de distribution dans l’ensemble des prisons françaises.

Depuis sa création en 2001, L’Envolée dénonce à travers les voix d’entre les murs, les conditions de détentions et les violations des droits humains qui ont cours en prison. La revue, composée essentiellement de lettres de personnes détenues ne subit pas sa première tentative de muselage. Mais les dernières en date relèvent d’une nouvelle forme qui n’a rien d’anodin.

En 2022 et 2023, le directeur de l’administration pénitentiaire (AP) a, par deux fois, interdit la diffusion de la revue dans l’ensemble des établissements pénitentiaires français, au motif que ses numéros 55 et 56 comporteraient des passages diffamatoires et injurieux pour l’institution et ses agents. Les exemplaires déjà diffusés auprès des détenus ont été confisqués.

Or, cette fois, les éditeurs de la revue ne sont pas attaqués en justice devant la 17e chambre pour diffamation mais mis devant le fait accompli : l’AP........

© L'Humanité