« Salut, on discute ? » : le difficile quotidien des recruteurs de dons en gilets fluo à la sortie du métro
Derrière le sourire et le badge, les journées de ceux qui déambulent dans les rues à la recherche d’argent pour différentes associations se résument à des centaines d’interpellations pour quelques signatures seulement. La cause associative passe au second plan, remplacée par un vocabulaire commercial.
Un passant affairé, téléphone greffé à l’oreille, fend la foule devant la gare Montparnasse et secoue la tête devant ceux qui l’interpellent. À quelques pas, une femme scrute ses mocassins en cuir, espérant se fondre dans le décor. Sans crier gare, un homme en tenue fluorescente arrive, tout sourire, et lance un : « Salut, on discute ? »
D’abord désarçonnée, la femme aux mocassins se décrispe rapidement et esquisse un sourire. Une dizaine de minutes plus tard, elle sort son téléphone et dicte à l’homme une série de chiffres : son relevé d’identité bancaire (RIB). Elle ne souscrit pas à un abonnement, mais choisit de faire un don mensuel pour une association. L’homme au gilet fluo est un recruteur de donateurs.
Cette méthode de collecte de fonds qui a le vent en poupe ne date pas d’hier. À la fin des années 1990, Greenpeace, organisation écologiste, envoie dans la rue ses propres recruteurs. L’objectif : convaincre les passants de devenir donateurs réguliers, en vue de préserver l’indépendance financière de l’association.
Une stratégie adoptée ultérieurement par d’autres organisations qui délèguent le plus souvent la collecte à des entreprises externes pour des raisons financières et organisationnelles. Parmi les prestataires les plus connus : Cause à effet, l’Agence solidaire, l’Agence 4F, Human in Street ou encore Trico. Ces structures organisent les campagnes sur le terrain, gèrent le recrutement, la formation et le suivi de ceux........





















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