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Kanaky-Nouvelle-Calédonie : « On a vécu quarante ans dans l’illusion que l’État colonial était révolu »

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17.05.2025

Frédérique Muliava fait partie des onze militants politiques indépendantistes arrêtés et des sept déportés en métropole. Désormais en liberté conditionnelle, elle témoigne de la répression judiciaire préméditée, au mépris de l’État de droit.

Frédérique Muliava

Ancienne directrice de cabinet du président du Congrès de Nouvelle-Calédonie Roch Wamytan

Quelle est aujourd’hui votre situation judiciaire, après la liberté conditionnelle décidée en juillet 2024 ?

Depuis le 8 mars, les juges ont assoupli cette mesure de liberté conditionnelle, donc je dois pointer au commissariat une fois par mois au lieu de trois fois par semaine, et je peux me déplacer dans l’Hexagone, sans être limitée au Puy-de-Dôme (elle avait été incarcérée à la prison de Riom – NDLR). Brenda Ipeze est dans la même situation.

Ce mardi, vous étiez interrogée par les nouveaux juges nommés après le dépaysement du dossier, en janvier. Quelle a été la teneur des discussions ?

L’interrogatoire a duré dix heures et s’est bien passé. Je ne peux pas en dire plus compte tenu du secret de l’instruction et du fait que les autres vont se poursuivre dans les prochaines semaines. Le premier interrogatoire avait été mené par les juges du tribunal de Nouméa venus à Lyon, le 23 septembre 2024. J’avais pu m’expliquer sur tout ce qui m’est reproché.

Comment se sont déroulés votre arrestation, puis votre transfert en métropole ?

J’ai été arrêtée le 19 juin 2024, à 6 heures du matin, au pied du lit, comme la plupart d’entre nous. Ils ont déployé un gros dispositif policier, dans la maison,........

© L'Humanité