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Cameroun : le peuple lutte pour ses droits après la réélection fumeuse de Paul Biya

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L’annonce ubuesque des résultats officiels de la présidentielle du 12 octobre n’a pas entamé la détermination de la population. Depuis dimanche, les manifestations se poursuivent dans tout le pays. La répression a fait au moins une dizaine de morts.

Un peuple debout, face à un système qui dure depuis quarante-trois ans. De l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, ce lundi matin, le peuple camerounais, du pays ou de la diaspora, n’attendait rien.

« C’est un hold-up électoral, commente Serge Patrick Coltars, secrétaire national à la communication de l’UPC-Manidem (Union des populations du Cameroun-Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie, le parti anticolonial et panafricaniste historique). Le Conseil constitutionnel est à la solde de M. Biya. Pourtant, Issa Tchiroma Bakary a clairement gagné : les PV sont sortis après le scrutin. »

L’annonce par le Conseil constitutionnel, aux alentours de midi, a sonné comme un sempiternel refrain : Paul Biya, 92 ans, est réélu avec 53,66 % des voix pour un huitième mandat de sept ans. Loin devant son rival principal, Issa Tchiroma Bakary, qui obtiendrait 35,19 %. Ces chiffres ne disent rien d’autre que la capacité du système Biya à se maintenir au pouvoir coûte que coûte.

Le Conseil constitutionnel, dont le président a ânonné à plusieurs reprises que « le protocole a été respecté » – comme s’il fallait s’en persuader –, est verrouillé. « Ce qui arrive n’est pas surprenant, indique Hilaire Hamekoue, journaliste au magazine camerounais Politics Hebdo. Nous sommes dans un système centralisé où l’exécutif est au-dessus de tout, nomme les membres du Conseil constitutionnel, les magistrats… »

Il aura d’ailleurs fallu attendre le lundi 27 octobre, alors que la date butoir était prévue le 26, pour que des........

© L'Humanité