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Après l’attaque Flottille pour Gaza par Israël, l’Italie envoie une frégate et la France fait l’autruche

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25.09.2025

De nombreuses voix se sont élevées pour condamner l’attaque de la Flottille Global Sumud par l’armée israélienne. L’ONU a réagi, Rome a mis en garde le gouvernement de Netanyahou. Et Paris ? À l’heure où nous écrivions ces lignes, rien.

À l’aune de l’agressivité israélienne, on mesure combien le gouvernement de Benyamin Netanyahou semble être préoccupé par quelques dizaines de bateaux inoffensifs et plus de 500 militants de la paix – dont notre collègue Émilien Urbach (lire ci-contre) – qui tentent de rallier Gaza à bord des navires de la Flottille Global Sumud.

Après l’attaque par de « multiples drones, des objets non identifiés largués, des communications brouillées et des explosions entendues depuis plusieurs bateaux », comme l’ont relaté les organisateurs de l’escadrille, la tension monte, y compris sur le front diplomatique. Car cette nouvelle attaque, dont il ne fait que peu de doutes qu’elle soit imputable à l’armée israélienne, est survenue dans les eaux internationales. « La situation est très grave. Il est inacceptable qu’Israël s’affranchisse ainsi du droit international », indique Florence Heskia, coordinatrice de la délégation française.

Cette énième violation du droit est soulignée par la diplomatie italienne, pourtant peu suspecte d’être opposée à Israël. Le gouvernement d’extrême droite, dirigé par Giorgia Meloni, est proche de celui de Benyamin Netanyahou : toutefois, le ministre des Affaires étrangères transalpin, Antonio Tajani, a fermement réagi, se disant « informé de l’attaque contre les embarcations de la flottille », où se trouvent de nombreux Italiens, dont quatre parlementaires.

Il a rappelé qu’elle se trouve « dans les eaux internationales » et a demandé « au gouvernement israélien de garantir la protection absolue » des participants. Dans la foulée, la marine italienne annonçait l’envoi d’une frégate militaire pour porter « d’éventuels secours ».

Mercredi après-midi, les Nations unies, par la voix du porte-parole au Haut-Commissariat aux droits humains, Thameen Al-Kheetan, ont demandé que « cessent ces attaques » et l’ouverture d’une « enquête indépendante, impartiale et approfondie ».

Et la France ? Silence radio. « Nous ressentons beaucoup de colère et d’incompréhension face à ce silence », relève Florence Heskia. « Mais cela ne nous découragera pas », poursuit-elle. Mercredi matin, le sénateur PCF et directeur de l’Humanité, Fabien Gay, a interpellé par courrier le premier ministre, Sébastien Lecornu, demandant « solennellement de placer de toute urgence sous protection diplomatique et consulaire les ressortissants français ». Malgré la présence à bord de 37 d’entre eux, le cabinet du premier ministre n’a pas daigné répondre. De son côté, le Quai d’Orsay n’a pas non plus réagi.

« Toute attaque contre cette mission est un crime de guerre » : la Global Sumud Flotilla, en route vers Gaza, ciblée par des engins explosifs

L’ambassade israélienne à Paris, qui jette le discrédit en parlant de « flottille du Hamas », a indiqué que les autorités ont proposé aux navires d’accoster le port d’Ashkelon, en Israël. Refusé : « On sait pertinemment qu’Israël ne distribue pas l’aide internationale et tue des........

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