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Le chantage de François Bayrou face à la censure

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06.02.2025

Après le déclenchement d’un double 49.3 par le Premier ministre, les députés sont appelés à se prononcer sur la motion de censure déposée et portée par une partie du NFP. Les voix des socialistes et du Rassemblement national devraient manquer à l’appel. Les textes budgétaires niant le résultat des dernières législatives passeraient alors en force.

Il y a des fruits qui périment plus vite que d’autres. Pommes, poires, bananes… Ceux obtenus par l’union de la gauche, au lendemain de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, en sont-ils aussi ? « Nous pouvons éviter le piège qui nous est tendu, proclamait le texte de fondation du Nouveau Front populaire (NFP). Nous ne voulons plus de la politique de casse sociale et anti-écologique d’Emmanuel Macron qui porte la responsabilité d’avoir mené l’extrême droite aux portes du pouvoir. Un autre chemin est possible. »

Huit mois plus tard, le bloc de gauche, arrivé en tête des dernières élections législatives grâce à son unité, apparaît plus disloqué que jamais. La faute aux divergences stratégiques face au traquenard tendu par le Premier ministre sur le budget de l’État comme de la Sécurité sociale.

Pour éviter la censure, donc la chute, il fallait à François Bayrou obtenir la tolérance d’une partie du NFP. Dans ce sens, le Premier ministre comme l’ensemble de ses troupes ont savamment choisi la carte à jouer, en particulier à l’adresse des socialistes : le chantage à la « responsabilité », que ce soit face aux attentes des Français comme aux risques d’un pays sans budget. « Le budget n’est le budget idéal d’aucun groupe, mais il est idéal que la France ait un budget, tonnait David Amiel, député macroniste, lundi 3 février. Nous ne pouvons pas faire la sourde oreille à cette envie qui vient de tout le pays. »

Arthur Delaporte (PS) : « Mieux vaut un mauvais budget infléchi par le PS que pas de budget »

« Pour la première fois depuis la fondation de la Ve République, notre pays est toujours sans budget au mois de février et l’action publique en est victime, avertissait de son côté François Bayrou. Sans budget, nous serions incapables de faire face au besoin de recrutement de magistrats et la production serait paralysée dans de nombreux domaines. » L’apocalypse, en somme.

Ce refrain, déjà entonné par Michel Barnier, son prédécesseur, aurait pu s’éteindre de lui-même, contredit par la fermeté et les priorités fondatrices du........

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