La voiture de demain sera électrique… ou pas !
Économique, propre, silencieuse… Les constructeurs regorgent d’arguments pour inciter l’automobiliste à investir dans un modèle électrique. Mais ces belles promesses sont à nuancer. Si certains facteurs liés à l’usage sont maîtrisables, d’autres dépendent fortement du marché, avec à terme le risque de faire déraper le budget. Pour y voir plus clair, l’« Humanité Magazine » est parti en road-trip électrique.
Après avoir testé l’hybride, j’ai sauté le pas. En septembre dernier, je suis passée au véhicule tout électrique. Non pour l’attrait de la nouveauté, mais pour des considérations écologico-politico-pratiques. En clair : faire des économies de carburant et d’entretien, moins polluer et anticiper la mise en place des zones à faibles émissions – qui depuis ont été abandonnées…
Confort de conduite, zéro bruit, look sympa… Les premières impressions sont plutôt grisantes. Mais j’arrête là, je ne fais pas un essai automobile ! D’autant qu’après plusieurs mois d’usage, le bilan s’avère mitigé. Autonomie limitée, opacité des prix des bornes de recharge rapide, disponibilité relative desdites bornes… Plusieurs aléas ont douché mon enthousiasme. Et pas que le mien, semble-t-il, à voir l’atonie du marché depuis le début de l’année, à 18 % des ventes. Bien loin des objectifs de décarbonation fixés par la Commission européenne, qui a interdit la vente de véhicules à moteurs thermiques neufs à partir de 2035…
Si la voiture électrique peine à convaincre, c’est qu’elle n’est pas encore à la portée de toutes les bourses. Même pour les modèles d’entrée de gamme. Il n’existe quasiment aucun modèle à moins de 20 000 euros, hormis la Dacia Spring, dans sa version basique, mais qui, parce qu’elle est fabriquée en Chine, ne permet plus de bénéficier du bonus écologique. Pour une Renault Twingo électrique, il faut débourser au minimum 21 000 euros ; 23 000 euros pour une Citroën ë-C3. Et on ne parle là que de petites citadines. Pour une berline,........
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