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Rentrée littéraire : « Sporen », le premier roman de Julia Sintzen explore le quotidien d’un couple qui cherche ses mots

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22.08.2025

Julia Sintzen a reçu de sa famille maternelle néerlandaise des histoires qui deviennent celle d’un couple à la parole empêchée.

C’est avec « soixante-dix feuillets format A4 avec plein d’histoires de famille » que Julia Sintzen arrive au Havre. La route était longue qui allait aboutir au roman que nous pouvons lire aujourd’hui. Ce master de création littéraire où elle vient d’être admise n’était pas, à l’origine, inscrit dans son parcours « un peu en dents de scie ».

Après une licence de lettres, « parcours sciences politiques » à Poitiers, elle fait une pause pour aller travailler en librairie. Puis elle fait un master de recherche en littérature comparée, un peu hybride, « littérature, art et sciences sociales ». « Après ça, je me suis un peu cherchée », dit-elle, évoquant une prépa pour l’agrégation et, finalement, la rencontre d’un étudiant du master du Havre qui l’a encouragée à tenter sa chance.

« J’avais beaucoup de choses, des fragments, des histoires éparses. Mais j’avais besoin d’être poussée hors de mes retranchements. » Les ateliers, qui sortent de la pratique solitaire de l’écriture, vont lui permettre d’expérimenter, de se remettre en question, d’aller plus loin.

Concrètement, la narration va être plus discontinue, plus heurtée, « par éclats ». La phrase s’allonge, donne l’impression de ne jamais finir. « On m’a dit que ça donnait l’impression d’une caméra, comme de longs plans-séquences suivant un personnage. » Surtout, cette histoire de famille se centre sur un couple, celui de Wim et de Rinske.

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C’est à partir de récits venus de sa famille maternelle que se construit Sporen. Le mot signifie « traces » en néerlandais, et ce sont celles qu’a laissées la génération de ses grands-parents qui forment le matériau de base du livre. « Les personnages dont on m’a raconté l’histoire, et que je n’ai pas connus, sont devenus des personnages de fiction. »

Le roman commence par une scène de violence, de peur et de fuite. On comprend que Rinske essaie de fuir les coups que........

© L'Humanité