La création des Restos du cœur, le 26 septembre 1985, a représenté un tournant vers une solidarité davantage tournée vers l’aide aux chômeurs et sans-abri en France, plutôt que vers les pays du Sud, en s’appuyant sur les médias et les dons privés.

Depuis, les dons n’ont cessé de croître. Le public de l’association a évolué, reflétant l’évolution de la grande pauvreté en France. Et son action s’est considérablement diversifiée, en lien avec les grandes lois françaises sur l’exclusion, rappelle l’historienne Axelle Brodiez-Dolino.

Les Restos du cœur ont 40 ans. Qu’a représenté leur création dans l’histoire de la solidarité ?

Axelle Brodiez-Dolino : La création des Restos du cœur en septembre 1985 est d’abord le reflet, dans l’histoire de la solidarité, du passage de l’aide aux pauvres du Sud vers ceux qu’on appelle, depuis le début des années 1980 en France, les « nouveaux pauvres ». Souvenez-vous, Coluche venait de participer à...

La création des Restos du cœur, le 26 septembre 1985, a représenté un tournant vers une solidarité davantage tournée vers l’aide aux chômeurs et sans-abri en France, plutôt que vers les pays du Sud, en s’appuyant sur les médias et les dons privés.

Depuis, les dons n’ont cessé de croître. Le public de l’association a évolué, reflétant l’évolution de la grande pauvreté en France. Et son action s’est considérablement diversifiée, en lien avec les grandes lois françaises sur l’exclusion, rappelle l’historienne Axelle Brodiez-Dolino.

Les Restos du cœur ont 40 ans. Qu’a représenté leur création dans l’histoire de la solidarité ?

Axelle Brodiez-Dolino : La création des Restos du cœur en septembre 1985 est d’abord le reflet, dans l’histoire de la solidarité, du passage de l’aide aux pauvres du Sud vers ceux qu’on appelle, depuis le début des années 1980 en France, les « nouveaux pauvres ». Souvenez-vous, Coluche venait de participer à un disque contre la famine en Ethiopie, et il a été interpellé à la radio par un auditeur : « Quand chanterez-vous pour les chômeurs ? »

Cela correspond également à une maturation de la médiatisation et de la prise en charge de la nouvelle pauvreté et du sans-abrisme dans la société entre 1981 et 1985. Ainsi, durant l’hiver 1982, les médias recommencent à évoquer le sans-abrisme et les personnes mortes........

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