menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

PLF 2026 : le Sénat rétablit le soutien aux Missions locales au niveau de 2...

10 0
10.12.2025

Comme annoncé en conclusion de notre article Convergence des sénateurs pour défendre les Missions locales et silence du Ministre nous poursuivons le suivi du débat en séance plénière sur le soutien dans le PLF 2026 du soutien de l'Etat aux Missions locale en nous faisant écho de la partie du compte-rendu concernant l'examen des 33 amendements de confortation des moyens

Sur les Missions locales

Véronique Guillotin, sénatrice RDSE de la Meurthe-et-Moselle

Cet amendement concerne les missions locales, qui mettent en œuvre le droit à l'accompagnement des jeunes âgés de 16 à 25 ans. Elles constituent le premier service public de proximité dédié à leur insertion.

Actuellement, ce réseau dispose de 6 800 points d'accueil et accompagne chaque année plus d'un million de jeunes. Il s'agit souvent de publics vulnérables : jeunes en situation de handicap, sortants de l'aide sociale à l'enfance, allocataires du RSA ou personnes fragilisées par d'autres situations.

Or ce projet de loi de finances pour 2026 prévoit une baisse de 13 % des financements de l'État, laquelle s'ajoute à une première réduction de 5,8 % en 2025. Cette diminution emportera des effets immédiats.

Le présent amendement vise donc à majorer les crédits afin de renforcer les moyens des missions locales.

Fabien Genet, sénateur LR de Saône-et-Loire

Je souhaite illustrer les menaces que feraient peser ces coupes budgétaires draconiennes sur nos missions locales, en particulier en milieu rural. En tant que sénateur de Saône-et-Loire et élu municipal de Digoin, je puis témoigner du rôle bénéfique de ces structures sur le terrain.

Il faut en outre insister sur la répartition nationale des crédits entre les régions : la faible démographie de territoires comme la Bourgogne-Franche-Comté amplifie mécaniquement l'impact des réductions. La baisse de 6,8 % enregistrée l'an dernier au niveau national s'est traduite localement par une diminution réelle de 8 % ; de même, les 13 % envisagés cette année conduiraient à une baisse effective de 18 %.

Le réseau des missions locales de notre région pourrait ainsi perdre 25 % de ses financements en trois ans. Une véritable hémorragie se prépare donc en milieu rural, qui mettra en péril la continuité des actions et l'équilibre même des structures.

Cette situation intervient alors même que les besoins d'accompagnement des jeunes, confrontés à la précarité et à un marché du travail incertain, n'ont jamais été aussi importants.

Nous ne sommes pas opposés à l'évaluation des missions locales, monsieur le ministre, à condition toutefois de préciser les critères selon lesquels vous entendez les évaluer.

En tout état de cause, les réductions de crédits de l'année dernière ont déjà produit des effets : suppressions de postes, fermeture de dispositifs, réduction de la présence au sein des antennes locales et des permanences de proximité assurées en milieu rural, mais aussi baisse du nombre de jeunes accompagnés.

Face au mur de la dette auquel notre pays est confronté, face à l'ampleur des déficits budgétaires et sociaux qui sont les nôtres, mais aussi face au risque de déclin de notre pays dans la concurrence internationale, tout ce qui peut favoriser l'intégration de la jeunesse est absolument essentiel. Les missions locales y participent pleinement et méritent à ce titre d'être défendues.

Cathy Apourceau-Poly, sénatrice communiste du Pas-de-Calais

Cet amendement vise à maintenir les financements alloués aux missions locales pour 2026 à leur niveau inscrit en loi de finances initiale pour 2025.

Le projet de loi de finances pour 2026 prévoit en effet une baisse de 13 % de ces crédits, alors même que les besoins croissent : le nombre de premiers accueils a augmenté de 8 % depuis septembre 2025.

Les missions locales, que le Gouvernement souhaite mettre à la diète, sont pourtant indispensables à l'accueil des jeunes, en particulier des plus précaires. Elles assurent des missions de service public, tant en zone urbaine qu'en milieu rural, en accompagnant chaque année plus d'un million de jeunes de 16 à 25 ans, notamment les plus vulnérables d'entre eux, dans leur parcours d'insertion professionnelle.

Cette réduction budgétaire risquerait d'entraîner un allongement des délais de prise en charge, la fermeture de points d'accueil, mais aussi la suppression potentielle de plus de 1 000 emplois.

Le maintien des crédits est donc essentiel. Nous proposons, en outre, de les abonder de 2 millions d'euros supplémentaires.

Raymonde Poncet Monge, sénatrice écologiste du Rhône

Cet amendement vise à rétablir les crédits des missions locales.

Je le rappelle, ce financement a baissé de 20 % en deux ans, mettant en péril un réseau essentiel, déjà fragilisé. Selon l'Union nationale des missions locales (UNML), cette situation pourrait conduire à la suppression de plus de 1 000 emplois. Cela signifierait moins de conseillers et moins de jeunes accompagnés, alors même que les besoins augmentent fortement.

Les missions locales accueillent aujourd'hui 1,1 million de jeunes, soit une hausse de 50 % depuis 2019. Dans le même temps, France Travail réduit son offre : de nombreuses agences n'assurent plus le contrat d'engagement jeune ni le parcours contractualisé d'accompagnement adapté vers l'emploi et l'autonomie, renvoyant de facto les jeunes vers les missions locales.

L'État désigne ainsi ces structures comme le pivot de l'accompagnement, mais se désengage financièrement ; ce retrait conduit à reporter la charge sur les collectivités, déjà contraintes, et affaiblit l'ensemble du service public.

Nous nous réjouissons donc que la proposition de repli, visant au maintien des crédits à leur niveau de la loi de finances initiale pour 2025, fasse l'objet d'un très large consensus au Sénat.

Je vous invite à consulter les évaluations des missions locales réalisées par la Cour des comptes et l'inspection générale des finances (IGF), monsieur le ministre : celles-ci traduisent en effet l'efficience, ou rapport entre les résultats et les moyens, tout comme l'efficacité, ou rapport entre les résultats et les objectifs, des missions locales. Compte tenu des spécificités des........

© Alternatives Économiques (Blog)