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Débats autour des responsabilités des entreprises

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08.03.2025

Les responsabilités de l’entreprise

La récente remise en cause des règles d’incitation au respect de « bonnes pratiques » par les entreprises nord-américaines – au point de boycotter celles qui les prendraient en compte, tel l’énorme gestionnaire d’actifs Blackrock, qui a dû se retirer de l’accord mondial de la « finance verte » – révèle une contre-attaque des « ultra-libéraux ». Tout à coup, la coalition entre les promoteurs d’une plus grande responsabilité des entreprises et les mouvements politiques et associatifs est fragilisée.

Accéder à un équilibre ?

Or l’on était à peine parvenu à esquisser des trajectoires de responsabilisation plurielle que suivraient les firmes désireuses de bénéficier d’une « légitimité » et d’un capital de réputation grâce à la mise en œuvre d’une stratégie de responsabilité sociale, sociétale et environnementale compatible avec leur stratégie managériale. Comme à plusieurs reprises dans l’histoire du capitalisme, des filières productives, notamment dans l’énergie (des groupes de services publics à TotalEnergies), l’agroalimentaire ou la banque, ont défini des « compromis » et des « petits pas » leur permettant de concilier « performance » compétitive et financière et responsabilités.

Riche en études de cas et en essais discursifs, le livre – Les responsabilités de l’entreprise, Peter Lang, janvier 2025 – soupèse chaque type de responsabilisation et chaque confrontation aux réalités des systèmes économiques et productifs. C’est donc un agrégat logique de réflexions sur la faisabilité d’un nouveau réel apte à assumer à la fois les transitions climatiques, géoéconomiques, innovatrices, donc le court terme de la compétition et le moyen terme de la responsabilité multiforme.

Des défis âpres

Cependant, l’ouvrage ne manquera pas de paraître peu ou prou « benêt » ou « du pipeau » dès lors qu’il bataille dans chaque partie pour apprécier et mettre en valeur les parcours de relative consensualisation autour des objectifs de responsabilisation des équipes patronales. Les anticapitalistes fermes, les partenaires au quotidien de dirigeants abonnés à de « mauvaises pratiques » (dureté sociale, freinage climatosceptique, ruses de dissimulation d’investissements nocifs, etc.) ou des organisations de veille et d’analyse des dérives récurrentes sont autant de procureurs multipliant les actes d’accusation de nombreuses branches d’activité, françaises ou transnationales – tandis que de grands figures intellectuelles multiplient ouvrages et conférence de haute qualité.

Comment, par exemple, oser discuter sereinement de l’évolution........

© Alternatives Économiques (Blog)