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Du « O tempora, o mores » de Cicéron au make profit great again

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16.03.2025

Dans le premier de ses quatre discours critiques de la conjuration de L. Sergius Catilina, Les Catilinaires, le philosophe Marcus Tullius Cicero (–106, –43 av. J.-C.), dit Cicéron, écrit[1] :

« Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra ? Quamdiu etiam furor iste tuus nos eludet ? Quem ad finem sese effrenata jactabit audacia? »

À la place de Catilina, ne pourrait-on pas mettre dans les points de suspension de cette citation Trump, Poutine et quelques autres… ?

« Jusque à quand, …, abuseras-tu, enfin, de notre patience ? Combien de temps encore serons-nous le jouet de ta fureur ? Jusqu’où s’emportera ton audace effrénée ? »

Le deuxième de ces discours de Cicéron commence par « O tempora, o mores » (« Ô temps, ô mœurs »).

En faut-il de la patience, de la résignation, ou de la colère sourde pour supporter l’insupportable ? Nous sommes parvenus au temps où la falsification des faits est devenue génitrice des mœurs, où la post-vérité a remplacé la vérité, où l’obscurantisme l’emporte sur la recherche scientifique, où le bien commun et l’intérêt général sont taillés à la tronçonneuse, où la protection sociale est mise en balance avec la production de canons, où l’on atteint vraiment le paroxysme de la situation dans laquelle, selon Marx, la bourgeoisie a tout « noyé dans l’eau glaciale du calcul égoïste »[2].

La fureur guerrière de Poutine n’a d’égale que fureur accaparatrice de Trump. Terres et métaux rares de l’Ukraine, du Groenland et du Canada en ligne de mire. Sans oublier la terre africaine appropriée par nombre de puissances et théâtre d’affrontements........

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