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Le mal logement en France

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18.01.2025

L’objectif de ce billet de blog est de faire un point sur la situation du mal logement et des politiques françaises pour lutter contre cette situation. Et pour commencer il peut être utile de décrire le stock de logement, ce que fait annuellement le service statistique du Ministère du Logement. La croissance du parc reste positive, mais accentue son ralentissement entamé depuis 2014. Surtout, la part des résidences principales a diminué entre 2008 et 2023, perdant -1,4 point de pourcentage pour s'établir à 82,2 % du parc. Ceci est dû à une légère augmentation des résidences secondaires ( 0,3 point de pourcentage) et à une hausse plus marquée des logements vacants ( 1,2 pp). Parmi les résidences principales, seuls les logements locatifs privés ont augmenté : 0,2 pp pour atteindre 20,5 % du parc, tandis que les logements locatifs sociaux ont diminué de - 0,5 pp et représentent aujourd’hui 14,8 % du parc.

Tableau 1. Indicateurs de stock de logements en France au 1er juillet 2023

Source : Rapport du compte du logement 2023 (Rapport 2024).

À ces logements ordinaires s'ajoutent 1,1 million de places individuelles dans des unités d'hébergement collectif. Ce parc a légèrement augmenté entre juillet 2022 et juillet 2023 ( 0,44 %) après une quasi-stagnation entre 2019 et 2022 (-0,01% en moyenne annuelle). Il progressait plus fortement auparavant : 1,90 % en moyenne annuelle entre 2005 et 2011. Ces variations globales cachent des évolutions très hétérogènes : au cours des 20 dernières années, l'hébergement des personnes en difficulté sociale a été multiplié par 3,4, tandis que les résidences universitaires et les foyers de travailleurs ont été divisés par deux.

L’accès à un logement abordable

Pour avoir une vision plus précise des conditions de logement, l’Insee mène l’Enquête Logement (EL), mais la dernière enquête disponible a été réalisée en 2013 ; une nouvelle enquête a été réalisée en 2023-2024, dont les résultats ne sont pas encore disponibles. Des questions sur le logement sont également posées dans des enquêtes plus récentes et plus générales sur les conditions de vie, mais la taille des échantillons est généralement plus petite et donc les résultats moins détaillés quant aux nombres dimensions de l’hétérogénéité. Utilisant ce type de source, le rapport annuel de l'Insee « France portrait social », présente la part des dépenses liées au logement dans le revenu disponible brut des ménages : celle-ci a continué de baisser en 2023 (22,8 %), depuis le pic atteint en 2015 (24,7 %) après plus de six décennies de croissance. Cependant, les évolutions et les niveaux diffèrent fortement selon les catégories de ménages, comme le montre une étude un peu plus ancienne : la part des dépenses de loyer et de remboursement de prêts immobiliers est passée de 20 % à 28 % entre 2001 et 2017 pour les ménages sous le seuil de pauvreté monétaire relative, de 21 % à 25 % pour les ménages entre le seuil de pauvreté et le quatrième décile de la distribution des revenus disponibles ajustés, de 19 % à 21 % pour les ménages entre le quatrième décile et le troisième quartile et de 16 % à 19 % pour le quart le plus élevé des revenus.

De plus la Drees (direction des études du Ministère des Affaires Sociales) réalise une enquête sur les conditions de vie des bénéficiaires de minima sociaux (enquête BMS), incluant des questions relatives au logement. Le dernier panorama des prestations sociales de la Drees exploite cette base pour documenter la situation de logement des bénéficiaires de minima sociaux........

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