« Je suis désolé » – Réflexion sur les excuses du pape François au sujet des pensionnats autochtones
Avec la mort du pape François, il est temps de se pencher sur ses excuses pour les pensionnats canadiens et leurs conséquences, près de trois ans après qu’il les a prononcées.
Le 25 juillet 2022, à Maskwacis, en Alberta, le pape François a présenté des excuses au nom de l’Église catholique romaine pour son rôle dans le système des pensionnats :
Je suis désolé. Je demande pardon, en particulier, pour la manière dont de nombreux membres de l’Église et des communautés religieuses ont coopéré, même à travers l’indifférence, à ces projets de destruction culturelle et d’assimilation forcée des gouvernements de l’époque, qui ont abouti au système des écoles résidentielles.
Ces excuses officielles et d’autres déclarations faites par le pape au Canada ont été présentées sept ans après la publication du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation (CVR), en 2015.
La CVR avait demandé au pape de « présenter, au nom de l’Église catholique romaine, des excuses aux survivants, à leurs familles ainsi qu’aux communautés concernées pour les mauvais traitements sur les plans spirituel, culturel, émotionnel, physique et sexuel que les enfants des Premières Nations, des Inuit et des Métis ont subis dans les pensionnats dirigés par l’Église catholique. » On demandait à ce que cela ait lieu au Canada dans un délai d’un an.
Il est important de comprendre les circonstances qui ont conduit le pape à adresser des excuses à Maskwacis, les réactions à celles-ci et leur signification pour les relations entre les peuples autochtones et l’Église catholique.
J’ai exploré ces enjeux quand le pape est arrivé au Canada. Je me suis demandé si ses excuses permettraient de guérir les blessures ou si elles renforceraient la méfiance à l’égard de l’Église. C’est en ma qualité de membre de la faculté mohawk, élevé dans la foi catholique, qui enseigne la théologie et l’éducation, et dont des personnes de la famille ont fréquenté ces écoles, que j’aimerais revenir sur cette question près de trois ans plus tard.
Les excuses présentées par le pape à Maskwacis n’étaient pas les premières offertes par un membre de l’Église catholique. En 1991, les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée ont offert leurs excuses pour le « rôle que nous avons joué dans l’impérialisme culturel, ethnique et religieux » qui « a constamment mis en péril les traditions culturelles, linguistiques et religieuses des peuples autochtones. »
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